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On en trouve partout, est rarement recyclé, ne se décompose pas, rempli les océans et on en retrouve des particules jusqu'en artique¹. Vous l'avez deviné, je fais référence ici au plastique fait de polymères synthétiques. Un matériau dont l'humanité n'a jamais eu besoin et qui est maintenant devenu omniprésent dans tous les aspects de notre vie.

On pourrait écrire indéfiniment sur le plastique mais j'aimerais me concentrer sur une approche constructive vers l'élimination du fléau que représent actuellement cette matière :

• Attaquer le problème à la source
• Retour aux matériaux naturels
• Encadrement et standardisation du domaine de l'emballage

Attaquer le problème à la source

Surconsommation

Il n'y aurait pas de problème à l'échelle globale sans une consommation excessive. C'est malheureusement les conséquences d'une économie basée sur une croissance infinie, mais avec des ressources limitées². On ajoute à cela la recherche du maximum de profit au détriment de la durabilité. On a comme résultat la production de produits jetables, à fin de vie programmée, où le métal et le verre font place au plastique.

La surconsommation est selon moi le pillier de tous les problèmes environnementaux, donc celui du plastique par association. Comment le règler ? - Vous pouvez faire une différence en optant pour l'achat de produits durables, réutilisables, solides et réparables. Exemple: utiliser une serpillère (moppe) lavable au lieu d'un Swiffer à lingette jetable (utilisation unique). - Posez-vous la question: « En ai-je vraiment besoin ? » avant un achat compulsif. - Optez pour des produits sans plastique. Exemple: des brosses à dent en bambou, balais/râteaux de paille avec manche en bois, etc.

Suremballage

Le suremballage, combiné à la surconsommation, est selon moi une des sources du problème. Un exemple classique est la fameuse paire de ciseaux emballée dans un moulage de plastique du triple de sa taille. En plus de faire l'ouverture de son emballage un paradoxe, il n'y a aucun besoin d'emballer une paire de ciseaux au départ. Elle pourrait tout simplement être accrochée ou déposée en vrak dans un bac.

Bien sûr, c'est un emballage à usage unique qui va directement au recyclage et on croit avoir fait une bonne action pour que cette matière soit recyclée indéfiniment. De récentes études révèlent par contre tout le contraire. Seulement 9 pourcent du platisque envoyé aux centres de tri serait recyclé³. Le reste est soit enfoui, incinéré, simplement entreposé en attente d'une solution miracle, ou littéralement jeté dans la nature.

Cet exemple n'est pas une exception et s'applique malheureusement à de nombreux autres articles.

Penchons-nous sur un article de consommation quotidienne, la viande emballé dans du styromousse et une péllicule de plastique. Est-ce une nécessité ? Où est passé le papier de boucherie ? Il y a une lueur d'espoir pour ce cas, certaines banières permettent maintenant aux clients d'apporter leur propre plat réutilisable. C'est un pas dans la bonne direction, mais j'aimerais voir cela devenir une obligation comme on l'a fait pour les sacs d'emballage.

• Emportez votre plat résutilisable pour chaque achat de viande.
• Emportez vos sac réutilisables, de préférence en cotton ou tout autre fibre naturelle. Si votre épicier n'en offre pas, faites-en la demande.

Emballage d'emballage

Des fois, le suremballage fait place à de l'emballage à multiples couches. C'est le cas pour les tubes de dentifrice. C'est même triplement emballé dans le cas d'une vente en gros. Les tubes, qui peuvent parfaitement être vendus sans emballage supplémentaire, sont mis dans des petites boîtes de cartons, ces boîtes sont ensuite regroupées ensemble et emballées de nouveau avec une pellicule de plastique. Bien sûr, celles-ci sont ensuite regroupées de nouveau dans de grosses boîtes qui sont probablement réemballées d'une autre pellicule de plastique pour bien tenir sur une palette de bois. L'Islande a d'ailleurs interdit la vente de tube de dentifrice dans des emballages de cartons⁴.

Utilisation unique

Effleurée ci-haut, l'utilisation unique est parfois déconcertante. Un cas qui me répugne au plus haut point, c'est l'emballage d'un seul légume dans un contenant en plastique transparent. Si on y réfléchi un peu, emballer de plastique chaque légume produit par la nature est tellement insoutenable et ridicule. On pourrait :

• Remplacer ces emballages par du carton mince et si l'on veut voir le produit avant l'achat, on a qu'à ouvrir la foutue boîte !
• Dans certains cas, il y a des raisons de préservabilité des aliments. Pourrions-nous utiliser du papier ciré ou du plastique compostable ?

Bouteilles d'eau

Une aberration irréelle est que, dans une région où l'eau coule à flot de partout, on permet que des compagnies privées produisent des bouteilles d'eau en plastique à usage unique. Parfois l'eau provient même d'une entité publique (ville). On vend ensuite cette eau dans des dépanneurs, épiceries, machines distributrices, etc. Ces bouteilles se retrouvent souvent dans la nature car elles n'ont plus aucune utilité une fois vidées.

• J'interdirais tout simplement la vente d'eau embouteillée.
• J'irais même jusqu'à forcer l'ajout d'une buvette d'eau filtrée à proximité de chaque machine distributrice de boisson. L'accès à l'eau est un besoin et devrait être un droit. Si on a vraiment soif, on devrait avoir le choix.

Les multinationales dépensent des fortunes en publicité pour vous faire croire que vous devez vous procurer leurs boissons gazeuses pour vous désaltérer, quand au bout de la ligne, ils ne font que vous vendre de l'eau sucrée et carbonisée dans une bouteille de plastique à usage unique.

• Utilisez une bouteille réutilisable en métal et vous ferez d'une pierre deux coups en améliorant votre santé financière et physique.

Retour aux matériaux naturels

Dans tout cet océan d'offres, il n'est pas toujours évident de s'y retrouver. On peut par contre s'établir une logique bien structurée pour faire les bons choix pour les bonnes raisons. Prenons l'exemple d'un pot de moutarde:

1. Est-ce que ce contenant est sans plastique ?
2. Est-ce que ce contenant est réutilisable ?
3. Est-ce que ce contenant est recyclable ?

Si la réponse est oui pour les trois questions, vous avez trouvé le bon produit. Prenez note qu'ici on ne tient pas compte de la marque, du prix ni du volume. En fait, il y a de bonnes chances que le contenant que vous avez choisi est en fait un pot de verre avec couvercle en métal, voire un pot Mason.

Pot Mason

L'autre jour, en cherchant pour de la confiture pour tartiner de bonnes rôties de pain maison, je suis tombé sur un produit fantastique au point de vue environnemental. Une compagnie offrait de la confiture de baies de Saskatoon dans un pot Mason. J'utilise couramment ces contenants pour des potages ou marinades maison, donc ce pot de confiture ne nécéssitera aucun recyclage car je le réutiliserai indéfiniment. C'est le "R" le plus important selon moi car il n'a aucune impact environnemental. Même le recyclage peut avoir un impact négatif car il nécessite du transport et de l'énergie pour la transformation.

La confiture aux baies de Saskatoon est vendue dans des pots Mason de 950 ml. Le pot sera facilement réutilisable pour mettre de la sauce spaghetti (à gauche) ou marinade de betteraves (à droite) maison.

Quand j'y repense, les sauces à spaghetti de marque Classico sont aussi vendues dans des pots Mason. Je ne sais pas à quel point ces pots en particulier sont réutilisables (possiblement plus minces). Au minimum, ils offrent cette possibilité, contrairement aux cannes de conserves en métal et aux contenants en plastique (non stérilisables).

La sauce à spaghetti Classico est vendue dans des pots Mason Atlas de 650 ml.

Encadrement et standardisation du domaine de l'emballage

Ceci sema donc une idée encore plus importante dans mon imaginaire utopiste de protecteur de la nature. Et si on utilisait des pots Mason pour tous les produits offerts en épicerie ? Combien de plastique irait au fond des océans ? Aucun. Combien de recyclage serait nécessaire ? Aucun (un petit bémol pour le convercle qui fini par rouiller, mais peut être recyclé à ce point). Combien de contenants seraient réutilisés ? Tous !

Bien sûr, il faudrait différents formats, mais qu'est-ce qu'une dizaine de formats standards comparé à des milliers de variations créées par des départements de marketing qui ne sont pas nécessairement recyclables et qui n'ont qu'un seul objectif en tête: le profit.

On pourrait utiliser des caisses réutilisables pour le transport sécuritaire de ces pots. Si on se rend là un jour, on pourrait recycler nos vieux contenants en plastique pour en faire des caisses de transport.

J'ai vu cette utilisation lors d'un voyage à Amsterdam. Les bouteilles de bières étaient distribuées dans des caisses de plastique solide et réutilisables à l'infini. Leur transport était facile avec une poignée au centre et elles étaient empilables. Est-ce une meilleure solution que des caisses de cartons à usage unique ? La question se pose mais je suis en dilemme avec le "R" le plus important et l'utilisation du plastique.

Hypothétiquement, si on allait de l'avant avec une caisse de plastique recyclée et consignée pouvant contenir une douzaine de gros pots Mason, eux aussi consignés, on restructurerait la chaîne d'alimentation d'une envergure colossale.

Conclusion

On doit chacun faire des petits changements pour réduire notre dépendance au plastique et ainsi en réduire sa présence dans la nature. On vit dans cette nature, donc on finit par se polluer nous-même en toute conscience.

Vous aimez certaines des idées mentionnées dans cet article ? Parlez-en à vos amis, votre instance de gouvernement local, etc.

Quelques idées pour terminer :

• Au lieu d'acheter des contenants de jus (cartons, bouteilles de plastique) pour les collations de vos enfants, utilisez une petite bouteille en métal réutilisable et faites votre propre jus. Vous ferez des économies et générerez 200 cartons plastifiés de moins par an. Pour une école de 1000 élèves, c'est 200 000 par an ! Un tout petit geste qui a un impact énorme. Si vous le désirez, vous pouvez vous procurer de la préparation en poudre pour boisson et la mélanger directement dans la bouteille. Vous sauverez ainsi de l'espace dans votre frigo. Je fais la même chose pour les boissons sportives (Gatorade) pour éviter d'en acheter en bouteille de plastique.
• Avant d'acheter neuf, considérez l'achat local d'occasion. Par exemple: un jeu vidéo sur Kijiji. En plus de réutiliser un jeu existant, vous sauverez sur le coût d'achat tout en nécéssitant aucun emballage (si on compare à une commande en ligne). Vous pourrez éventuellement revendre le jeu pour ainsi possiblement arriver au coût de location.
• Achetez votre nourriture en vrac en utilisant vos propres contenants. Certaines banières, telle Bulk Barn, offrent une quantité surprenante de grains, d'épices et autres produits en vrac.

La boisson Gatorade en poudre, format 560 ml, donne 8 L une fois mélangée. Je la dilue un peu, ce qui donnera 10 L (l'équivalent d'environ 13 bouteilles de plastique de 750 ml).

Références

1. Frank Jordans, Associated Press (14 août 2019). Des microplastiques retrouvés jusqu'en Artique.
2. Hélène Baril, La Presse (30 janvier 2015). La croissance, un modèle qui arrive à ses limites.
3. Oceana. Mettons fin aux plastiques à usage unique inutiles et nocifs.
4. L'Islande Interdit Les Boîtes De Dentifrice