Photographie

De l’Instamatic aux photos de hockey

Publié le lundi lundi 21 septembre 2020
Identicon de monjici
Par monjici
Blogueur du dimanche

De nos jours, on ne peut nier que la photographie est omniprésente dans la vie de tous les jours. Avec l’arrivée des téléphones intelligents, des multiples réseaux sociaux et des influenceurs, nous sommes constamment inondés de contenu visuel. Nos téléphones, tablettes et webcams rendent la prise et le partage de photos tellement simple que seulement quelques secondes séparent ces deux actions.

Retournons en arrière de quelques décennies et on est dans pratiquement dans une situation inverse.Des jours pouvaient séparer la prise et le partage, voire des années car on ne développait pas nécessairement nos négatifs après quelques photos, il fallait terminer toutes les poses ! Et le partage se faisait soit en personne, soit par la poste. Pour les plus jeunes, non, Internet n’existait pas; donc pas de Facebook, d’Instagram, de Twitter ni de courriel.

Je vais vous partager ici une version accélérée de mon cheminement personnel dans le monde de la photographie, qui m’amena aujourd’hui à la photo sportive, plus précisément le hockey.

Des cartouches de rouleaux de films et des magicubes

J’ai toujours aimé la photographie. C’est une forme d’art et de souvenir unique et intemporel. Ma première caméra fut un Kodak Instamatic X-15. On pouvait y attacher des flashs non réutilisables nommés magicubes. Je ne suis pas certain qu’avec les standards de sécurité d’aujourd’hui que ces petits cubes explosifs passeraient encore les tests, et n’apportez-en surtout pas dans un avion! La X-15 fonctionne avec des cartouches de rouleaux, un format propriétaire qui ne se fait plus depuis un bon petit bout. Je n’ai pris que quelques photos avec et elle n’est maintenant qu’une décoration vintage dans mes accessoires de photos.

Avançons d’une dizaine d’années et me voici avec ma première caméra digitale : une Kodak DC3400. Elle allait remplacer ma Canon Sure Shot 85 zoom que j’avais achetée quelques années auparavant et avec laquelle j’ai pris énormément de photos d’évènement. Elle me limitait au nombre de photos car elle fonctionnait avec des rouleaux de film, mais maintenant je pouvais en prendre à l’infini. Surtout, je n’avais pas à aller au Jean Coutu le lendemain pour les faire développer, attendre une ou deux journées, aller les chercher, payer, pour finalement les numériser à la maison. Malgré sa lenteur, cette Kodak digitale était une vraie merveille. Encore aujourd’hui j’ai de la misère à comprendre comment elle pouvait prendre de superbes photos en pleine noirceur avec un focus nickel. Même pour une DSLR de niveau pro c’est un défi. Je l’aurais bien gardé en souvenir, surtout que j’avais acheté des accessoires pour les photos macros, mais cette caméra finit par se dégrader et une défaillance électronique fit en sorte qu’elle ne démarrait plus. Voici une de ces photos macros :

Photo d'une abeille qui butine sur une fleur
Photo macro prise avec Kodak DC3400 et accessoires macro

DSLR

Un jour, j’ai entendu un collègue de travail utiliser une DSLR. J’ai tout de suite été intrigué par le son unique du déclic et de l’allure professionnelle du DSLR. Mais avant tout, c’est la performance de l’appareil qui a retenu mon attention. Sa rapidité et sa qualité d’image dépassait bien sûr toutes les caméras numériques automatiques (« point and shoot ») que j’avais utilisé auparavant. Sans tarder, je me suis procuré ma première DSLR, une Canon 30D. J’aurais bien acheté un DSLR de marque Kodak, mais ils ont manqué ce bateau et c’est probablement ce qui les a poussés à la faillite en janvier 2012.

Étant habitué des caméras numériques automatiques, j’ai réalisé qu’il me faudrait en apprendre un peu plus sur la photographie pour maitriser les multiples configurations de ma nouvelle caméra et ainsi en exploiter toute la puissance. L’ISO, la distance focale, le temps d’exposition, les objectifs avec stabilisateur, les flashs externes avec 24 boutons !... J’ai donc investi dans un meilleur objectif que ce qui venait de base avec la 30D, ensuite un deuxième objectif avec un bon zoom, ensuite une poignée d’alimentation (battery grip) pour les photos verticales, un trépied, un sac de type sling-shot (que je n’ai pas aimé), un sac minimaliste et un sac style sac à dos.

Photos de ringuette

Quelques années plus tard, un autre ami m’invita à prendre des photos de ringuette pour l’équipe de son enfant. Les photos m’avaient l’air très bonnes pour un DSLR avec capteur format APS-C (plus petit, moins cher !) et un objectif de gamme Prime avec un zoom 200 MM. En d’autres mots, un très bon kit milieu de gamme. J’ai utilisé un trépied, c’était un problème car il ne permettait pas la mobilité requise pour ce genre de sport d’action. Ceci m’amena à acheter un mono-pied qui permet un maximum de flexibilité tout en gardant la stabilité et supportant le poids de la caméra et de l’objectif.

Joueuse de ringuette en action sur une patinoire.
Une de mes photos d'action de ringuette favorite. Prise avec Canon 30D et objectif 70-200 F2.8 IS

Cependant, les photos d’action n’étaient pas parfaites. Il y avait un peu de flou. Réduire le temps d’exposition rendrait les photos plus sombres, il faudrait ensuite augmenter l’ISO qui ferait augmenter le bruit, etc… Donc aucune solution n’était parfaite.

Photos de hockey

Cinq ans plus tard, mon propre enfant commençait son cheminement au hockey. J’en ai donc profité pour me remettre à la photo d’action avec le même équipement qu’auparavant. Cette fois-ci, je me suis rendu compte de nouveaux défis : l’éclairage de certaines arénas ainsi que les baie vitrées (traces de rondelles, saleté, teintée légèrement, etc.). Me questionnant sur comment prendre des photos parfaites comme l’on en voit dans les sites de sports, je me suis mis à l’évidence que réduire l’écart s’orientait fortement sur un capteur plein cadre (36x24 MM). J’ai donc accueilli une nouvelle caméra : rien de moins que la Canon 5D Mark IV.

En maximisant toute la puissance de l’appareil, en utilisant une lentille Prime (70-200 F2.8 avec IS), et me positionnant à un endroit sans baie vitrée, je suis finalement arrivé à prendre des photos du niveau de qualité que je recherchais.

Rendu à ce niveau-là, on devient un peu perfectionniste. Heureusement, le développement de photo digitale permet de faire tous les ajustements possibles pour rendre une photo parfaite. Voici une des premières photos que j’ai prises et que je considérais vraiment satisfaisantes, quoi que légèrement surexposée.

Plusieurs joueurs de hockey qui se disputent la rondelle
Une de mes photos d'action de hockey préférée. Prise avec Canon 5D Mark IV et objectif 70-200 F2.8 avec IS

Ma recette magique pour prendre des photos de hockey :

  • DSLR avec capteur plein cadre. Les nouvelles caméras digitales sans reflex, telle le EOS R de Canon fera certainement l’affaire aussi. Au moment de l’achat de ma 5D Mark IV, cette nouvelle série n’était pas tout à fait assez mature.
  • Objectif avec grande ouverture (F2.8 ou F4) et stabilisateur. J’utilise la Canon EF 70-200mm f/2.8 IS II USM.
  • Mono-pied pour supporter et stabiliser la caméra. Dans certain cas, il peut s’attacher directement sur l’objectif pour balancer le poids.
  • Ajuster l’ISO avec l’éclairage ambiant. Avoir du bruit c’est mieux que du flou. Surtout que la caméra ci-haut peut monter beaucoup dans le ISO avant d’arriver à un niveau de bruit nuisible. On peut ensuite atténuer le bruit en travaillant la photo dans Photoshop, Lightroom, etc.
  • Temps d’exposition variable. On peut très bien utiliser un temps d’exposition fixe, mais l’environnement ne l’est pas. L’éclairage des vielles arénas de quartier laisse parfait des zones d’ombrage entre chaque lampe, ce qui peut affecter énormément l’exposition requise pour chaque photo. Une aréna de la LNH n’a pas ce problème !
  • Accès à un endroit sans baie vitrée. Si l’aréna en possède, la petite fenêtre dans un coin de la baie vitrée devrait suffire. Personnellement, je trouvais difficile de bien aligner l’objectif au travers l’ouverture sans enlever le capot de la lentille (lense hood). Je préférais de loin être près du banc des joueurs là où la baie vitrée se termine, surtout pour des matches demi-glace où vous êtes quand même près d’un des buts.
  • Ajuster la zone de focus. Tout se passe vite au hockey. Malheureusement, je gaspillais de superbes photos dû à un mauvais focus. J’ai corrigé cette situation en utilisant un seul point de focus. Ceci permet de bien sélectionner le sujet même s’il est entouré d’autres joueurs.
  • Prendre beaucoup de photos. C’est une règle qui s’applique à tous les types de photos. Il ne faut quand même pas exagérer car sinon le tri des photos pourrait vous décourager. On finit par avoir l’instinct de quand il vaut la peine de prendre une photo. J’en prend entre 50 et 200 par partie.
  • Traitement de photos dans Photoshop et Lightroom. Cette partie est très importante à maitriser elle peut faire la différence entre une photo poubelle et un chef-d’œuvre. En générale, je fais les étapes suivantes dans Photoshop:
    1. Ajustement de la distorsion sphérique de l’objectif
    2. Ajustement de la balance des blancs, exposition, saturation et vibrance
    3. Ajustement des niveaux pour utiliser la gamme complète (ceci enlève généralement l’apparence grisâtre donne une meilleure balance des blancs)
    4. Rotation de l’image (peut être utile si la bande est omniprésente dans la photo)
    5. Recadrage (excellent pour focusser sur le ou les joueurs en action et exclure les zones mortes de la photo) Ceci devrait créer de belles photos propres que l’on peut ensuite développer au goût dans Lightroom. Vous pouvez trouver une foule de préréglages sur Internet. Récemment, j’ai utilisé « Sports Game Day » pour des photos de baseball. Ce dernier ajoute un effet de vignette qui enrichie la photo en plus d’ajuster une multitude d’autre paramètres.
  • Concentrez-vous durant le match, faire le tri des photos pendant une partie en cours pourrait vous faire manquer les meilleures prises !

Conclusion

Que vous preniez des photos de fleurs, d’insectes, de portait, de Formule 1, ou aucune photo, j’espère que cet article vous aura diverti. Aussi, ne prenez pas mes suggestions trop sérieusement, je ne suis qu’un amateur enthousiaste !

En espérant vous avoir partagé ma passion sur la photographie, sans vous faire trop dépenser :D

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